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La non fiabilité du monde

 

Helmut, le mari d'Ella, est occupé à la fabrication de quelque chose de très petit entre ses mains. La télévision retransmet une allocution du président. Ella la regarde; elle a coupé le son.

 

Helmut cherche à atteindre la perfection, l’anneau ultime, peu importe ce qui se passe autour de lui. Ella a brûlé toute son œuvre, elle ne croit plus en rien, elle parle, elle s’enivre de sa propre parole pour ne pas s’avouer son échec.

Ils sont deux, mais ils sont seuls.

Chacun est enfermé dans son univers, mais ils sont ensemble.

Dans La non fiabilité du monde un extait d'Innocence, de Dea loher ; le monde se limite à deux personnages : Ella et Helmut.

Ella est le seul personnage doué de parole. Ancienne professeure de philosophie, elle est obsédée par une nouvelle philosophie. Une philosophie de l'expérience, rejetant les systèmes.

Et dans cette quête d'une méthode non méthodique pour appréhender le monde, elle s'enferme.

 

Les situations et pensées paradoxales sont omniprésentes dans l’œuvre.

Ces paradoxes ; leur décomposition, extrapolation et développement forment la clef de notre dramaturgie :

L'essentiel de la narration, c'est le vide entre Ella et Helmut. C'est la communication impossible. C'est presque une histoire géographique entre ces deux personnages. Alors que l'essentiel de ce qui est dit est à portée philosophique. À propos du monde et de sa compréhension.

 

Dea loher nous offre un magnifique champ d'expérimentation où le paradoxe est roi. Le renvoi du privé de la situation dramatique est ici absolument associé à une lecture de la philosophie politique et éthique de ces deux derniers siècles.

Extrait du 1er acte

Réalisé en 2014 avec le concours d'Yves Capus, Emanuel Rojas, Moka, Damien Delaunay, Jessica Perrin et Zoltan Zidi

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